Front de Gauche, la Bastille intelligente


C'était une envie spontanée. Tiens, la Bastille, le rassemblement, la démonstration d'intérêt, si on y allait. Si on faisait ? À 4 dans la voiture direction Paris, on croise de nombreux cars parmi les 200 qui ont pris la route (plus économiques que les trains pour lesquels la SNCF n'a pas voulu pratiquer de tarif réduit aux groupes - pas comme pour le meeting de Villepinte où un Nice-Paris pour l'UMP ne coûtait bizarrement que 10 euros)


La Bastille était pleine, à craquer. On se marchait dessus, les réseaux de téléphonie saturaient, et les gens continuaient d'arriver dans les rues, obligeant la foule à prendre les boulevards. L'évènement semble assez unique, et pour le moins significatif. Comment la presse va-t-elle le restituer, se demande-t-on ?

Les mots choisis par la presse
Mélenchon frappe fort (Ouest France), Ils sont venus vibrer mais ne voteront pas tous Mélenchon (Rue89), c'est la gauche radicale, la démonstration de force de Mélenchon (Le Figaro), Mélenchon trône à la Bastille, il fait étalage de sa force (Libération), il rassemble quelques dizaines de milliers de personnes...

Focalisation sur les indécis, vocabulaire bien choisi, sous-entendu de violence... Ce qui est à peine pointé là, c'est que les partisans de Mélenchon ne réfléchissent pas. Mélenchon c'est l'émotion. Ce n'est pas bien sérieux, c'est utopiste, irréaliste, disent ceux qui reconnaissent ainsi avoir cessé de croire. Les mêmes qui appellent à un changement qu'ils laisseraient passer à côté d'eux sans le voir s'ils le croisaient... Dans la presse ce matin, tout est fait pour minorer, en reconnaissant l'événement bien sûr, mais en mettant l'accent sur ce qui peut faire peur au français. Le rouge ! Le communisme ! Pire que la peur du loup chez les enfants.

Pendant ce temps-là, Mélenchon argumente, Mélenchon explique et s'adresse au cerveau des français, comptant sur leur curiosité, leur intelligence et leur intérêt. Pas étonnant que certains trouvent cela déplaisant.