Considération n°24, politique


Ne plus avoir le contrôle des matières premières (gaz, eau, minerais, électricité...) est flippant et n'est pas sans rappeler le propos du film Argentine, le hold up du siècle, mémoire d'un saccage (2003) de Fernando E. Solanas. On connaissait déjà les armées privées, mais c'était loin, dans des guerres lointaines. Que penser de la privatisation de certains services de police ? Voici donc un article du Guardian pour les anglophones.

Depuis quelques temps déjà je lis des textes publiés aux alentours de la Révolution française. Je ne résiste pas à la tentation de vous coller un petit extrait ici même. Un texte de l'abbé de Cournand tiré du livre La propriété ou la cause du pauvre... (Paris, 1791) et reproduit dans le livre de Patrick Kessel, Les gauchistes de 89, 10/18 :

"Parmi les vérités incontestables que renferme la déclaration des droits ou la réhabilitation de la dignité de l'homme, il en est une cependant dont le sens n'est peut-être pas assez développé, ou dont le public ne paraît pas avoir saisi la véritable interprétation. La déclaration porte article II : "Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme ; ces droits sont la liberté, la propriété, la sureté et la résistance à l'oppression."
Si l'assemblée nationale a voulu, par cet article, faire entendre que dans toute association politique chaque individu doit avoir une propriété garantie pas la loi, et que, tout ayant les mêmes droits à la terre commune qu'ils habitent et qui les nourrit, cette propriété doit être la même pour chacun d'eux, elle a atteint le seul but que doive se proposer un législateur, celui de rendre tous les hommes heureux, et tous également heureux ; elle a accompli le chef d’œuvre de la politique ; elle a établi le gouvernement le plus parfait qui soit dans l'univers.
Si au contraire elle avait prétendu déclarer que la loi prend sous sa sauvegarde le propriétaire actuel, et lui garantit la jouissance des biens qu'il occupe; c'est à dire qu'un seul homme continuera de posséder pour son luxe et pour ses plaisirs ce qui suffirait à la subsistance de vingt familles, et qu'une poignée de gens regorgera de superfluités, tandis que la multitude manquera du nécessaire; au lieu de manifester les droits de l'homme, elle n'aurait fait qu'ajouter un nouvel outrage aux outrages sans nombre dont on a partout accablé l'espèce humaine ; elle aurait consacré les usurpations et la tyrannie des riches ; elle aurait fait un droit de la force, et mis au nombre des lois la plus ancienne mais la plus barbare des injustices. Bien loin de recueillir les bénédictions du peuple, elle ne mériterait que ces imprécations et sa vengeance ; les générations futures dont elle était libre d'assurer le bonheur, et qu'elle aurait volontairement condamnées au mépris et l'indigence, poursuivraient d'âge en âge sa mémoire, et la dévoueraient à l'exécration des siècles."

D'autres textes, dont nous ne serons pas sans reparler, appellent à mettre fin à la spéculation qui fait qu'un petit nombre s'enrichit sur le travail des autres tout en entrainant des famines qui n'ont pas lieu d'être...

Je voulais vous dire aussi que L'Indic n°11 vient de paraître, son sujet : Polar & Politique...