J'ai toujours peur de la nuit


Quand Fear Of The Dark était sorti on trouvait comme ça qu'il était un peu mou des genoux (à part Be Quick or be dead, Afraid to shoot strangers et Fear of the dark). J'ai voulu retenter l'expérience presque 20 ans après... Bien sûr je savais qu'il allait falloir se taper quelques solos un peu longuets, on ne peut pas toujours produire des solos qui avancent à fond comme ceux des premiers Metallica.

Iron Maiden c'est clairement un son et une ambiance

En 1992, pour nous les kids de l'époque, Maiden était sur la fin : la fin du Heavy et la fin du groupe sauf que Be Quick or Be Dead était et est toujours aussi efficace, que From Here To Eternity se pose toujours comme une réponse au hard rock (beaucoup plus bluesy) d'AC/DC... Et qu'à la réécoute je me pose cette question existentielle : la ballade (Afraid to shoot strangers) pourra-t-elle un jour (avec la patine du temps) avoir la puissance d'un Stairway to Heaven ?

D'autres questions tournent : Peux-t-on qualifier Fear is the key de blues rock progressif ?

Les titres The Fugitive et Chains of Misery doivent fonctionner en concert, mais du point de vue composition ils me semblent classiques/passe-partout (le solo et Dickinson qui pleurniche/vocalise par dessus c'est assez chiant). Autre bémol : Wasting Love force un peu trop sur la sucrière. Heureusement ça repart avec un titre plus efficace The Apparition, qui lorgne du côté des guitares hachoir d'AC/DC et de la voix qui rocaille, sauf que Maiden ne sait pas (plus) faire simple... (comme une envie d'écouter ce vieux titre Running Free). Retour au Heavy qui galope avec Judas Be My Guide. Ok, les titres sont inégaux, mais de bonne facture dans l'ensemble, ce qui donne au final un album qu'on peut s'envoyer cul sec sans avoir à sauter de plages grâce notamment à ce côté blues rock progressif qui permet de ne pas s'ennuyer tout en tapant du pied en rythme.

Mais retournons à l'époque...

1992... déjà Nirvana et Cie arrivaient et c'était un putain de coup de pied dans les couilles des guitares héros et de l'imagerie hard rock / heavy metal. Les longs solos devenaient tarte. Il fallait grandir et laisser les relents de rock épique aux gamins... Mais même à l'époque, Fear Of The Dark (la chanson) fonctionnait à bloc comme un retour aux vieilles peurs et aux premières découvertes musicales. Et maintenant, à l'approche de 2012, je me pose cette question : est-il venu ce temps où l'on va écouter du Heavy Metal comme du vieux jazz New Oreans ?