Eric Dolphy, Out There, Prestige, 1960

Eric Dolphy, Out There, Prestige, 1960

Something new's happening. I don't know what it is, but it's new, ans it's good, and it's about to happen, and it's wonderful to be here in New York, right in the middle of it.
Eric Dolphy cité par Joe Golberg dans les notes au dos du 33 tours.

Sur les chapeaux de roue...

Out There d'Eric Dolphy s'ouvre sur un be bop lâché à toute berzingue qui me rappelle ce disque de m'sieur Lennie Tristano. T'es dans la bagnole et ça cogne de partout... J'ai écrit un poème sur les bagnoles à fond la caisse quand j'habitais Cherbourg, je vous le colle là :


Le bolide

le fleuve la plaine le pont la colline le précipice à pic et la route sinueuse l’auberge les arbres à grande vitesse le soleil se couche derrière la colline la plaine le précipice le pont l’auberge les arbres le hurlement du vent dans la carlingue s’en fout et les herbes folles se couchent au bas côté le bolide déchire l’air la route traîtresse tressaute glissante le bolide mange le fossé grimpe la colline oublie tourne et le soleil au ciel se couche à l’envers





... pour un cinéma intérieur.

La face A fait la part belle au be bop. La face B annonce la couleur avec Eclipse : l'album fait partie de cette catégorie de disques qui peuvent vous emmener loin dans un cinéma intérieur et personnel. Il suffit de croquer dedans et d'avoir les enzymes pour digérer. Et comme ce sont des instruments "en bois" les galettes des années 60 sont beaucoup moins marquées que celles qui vont arriver dans les années 70 et 80. Et puis Ron Carter fait des merveilles sur Sketch Of Melba (Voir dans Jazz n°68 dans la série des 100 Jazz).

Eric Dolphy, Out There