Carlos Salem


« Parce qu’il y a toujours un moment où il faut partir, Octavio. Vous ne savez toujours pas, à votre âge, que la vie est un aller simple ? »

C’est un hommage à la vie et à ceux qui se réveillent tout à coup pour ne pas oublier de la vivre vraiment. Carlos Salem raconte ça avec la poésie propre à cette littérature hispanique, hyper sensible et onirique, qui ne soucie pas tant du genre que de ce qu’elle laisse passer entre les lignes. Moments magiques aux côtés d’un bricolo qui répare fusées et pianos avec juste du fil de fer, d’un vendeur de glaces qui promène son camion dans le désert et se retrouve à transporter un cadavre, et puis bien sûr Carlos Gardel ressuscité parce que disparaître aux yeux des vivants devient un choix et un luxe pour personnes célèbres. Tango, football et poursuites de gangsters ponctuent ce roman dont le seul défaut se trouve dans l’accumulation de coquilles.

Les mordus pourront retrouver Carlos Salem avec son roman suivant, Nager sans se mouiller, d’une veine plus classique sur le thème du tueur à gages. Un sujet qui lui permet là encore d’évoquer le sujet de la personnalité, du masque que l’on endosse parfois pour se donner une image, et de la vie qu’on se retrouve à vivre sans toujours le vouloir. Tout ça dans un camping naturiste avec une ambiance qui n’est pas sans évoquer le roman de Pascal Garnier Comment va la douleur, hautement recommandable également.

Carlos Salem
Aller simple, Moisson Rouge 2009, 16 euros - réédition Actes Noirs 2010
Nager sans se mouiller, Actes Noirs, 2010, 21,80 euros, 295 p.