Francis Cabrel, Des roses et des orties, Columbia, 2008


Francis Cabrel, quand on était plus petit, on disait comme ça que c'était Brel sur 10. Pour ce qui ne sont pas bons en mathématiques ça veut dire que Brel était dix fois plus costaud que Cabrel. Ou qu'il fallait 10 Cabrel pour faire un Brel. Il n'empêche que si je calcule bien j'ai beaucoup plus écouté Francis Cabrel que Jacques Brel et qu'on descendait les bières sur Les murs de poussière aussi bien que sur L'Ivrogne. Question de génération bien sûr, mais pas que. Il y a des chansons de Brel qui me sortent par les oreilles comme la pétainiste L'Aventure et cette façon de chanter le travail de tous les jours. Je lui préfère largement Les Chemins de traverse.

Après, il arrive parfois à Cabrel de jouer avec la facilité, mais comme Jean-Jacques Goldman il se pose là - avec un air de fausse naïveté - en chanteur populaire. Il suffit de mettre de côté quoi, deux, trois ou cinq chansons sur une bonne douzaine d'albums ? Et puis surtout, il me semble que du point de vue musiciens, Cabrel s'entoure de mieux en mieux, comme le bon vin il vieillit bien, faut juste qu'il se méfie de pas devenir trop propre.

La Robe et l'échelle, Francis Cabrel