Communiqué du groupe Bezzzef

Il y a peu était publié une petite interview d'Adlène Meddi (écrivain et rédacteur en chef d'El Watan Week End) sur Duclock. Il semblerait bien que Meddi et certains de ses compatriotes aient été victimes d'une opération de hacking. Voici le communiqué publié par le groupe Bezzzef. Pour la bonne compréhension du texte ci-dessous il faut savoir que le GSPC est le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat et que l'ENTV est l'Entreprise Nationale de TéléVision qui assure le service public de télévision.

Le 3 mai, journée de la liberté d'expression, la manifestation pacifique organisée à l'appel du groupe Bezzzef et d'autres organisations civiles contre la tyrannie de l'ENTV et le contrôle global de l'information et de l'expression, a une fois de plus fini dans un commissariat, dernier espace de rencontre aujourd'hui pour toutes les forces du progrès. Pour l'avant-dernier espace de rencontre, la veille de cette manifestation, les comptes Face Book des membres fondateurs de Bezzzaf, Mustapha Benfodil, Adlène Meddi, Kamel Daoud et Chawki Amari ont été désactivés, tout comme celui de ses membres les plus actifs à l'instar de Kader Affak ainsi que plusieurs militants des droits de l'homme algériens. Cette stratégie de hacking pirate orchestrée par les services de sécurité et perpétrée de nuit montre que le matériel de dernière technologie récemment acquis et visant à contrôler et surveiller les réseaux internet a commencé à être utilisé. Au moment où ce sont les citoyens qui font relâcher des otages civils kidnappés par le GSPC, montrant l'absence sidérale de l'Etat, au moment où le même GSPC s'offre le luxe de publier des communiqués sur Internet à propos de ses actions armées, au moment où le monde entier célèbre la liberté d'expression, le régime se cache dans des bureaux obscurs derrière des ordinateurs pour traquer les défenseurs des libertés individuelles et collectives. Le groupe Bezzzef n'exige pas que cessent ces harcèlements puisqu'ils font partie de la mentalité policière au pouvoir mais demande aux responsables de s'identifier nommément et d'assumer publiquement leurs opérations. Dans le cas contraire, les services de sécurité, connus pour préférer s'attaquer aux citoyens qui n'ont ni kalachnikovs ni couteaux, auraient tout intérêt à arrêter cette traque sur Internet et s'atteler aux véritables tâches qui sont les siennes, la lutte contre le terrorisme, la délinquance et la corruption. Les avocats du groupe Bezzzef entament dès aujourd'hui une plainte en justice contre les auteurs de ces forfaits pour non respect de la constitution et de la déclaration de novembre 54.

Pour le groupe Bezzzef, Chawki Amari.

Une présentation vidéo du groupe Bezzzef ! réalisé par Pierre Puchot et diffusé par Mediapart.