Miles Davis, The Man with the Horn, Columbia, 1981

Les rockers et les hardos ont dû flasher grave en 1981 quand ils ont posé les oreilles sur Fat Time ; passont la rythmique implaccable basse-batterie et la trompette mute de Miles Davis et écoutons ce foutu solo à cheveux longs de Mike Stern. Même effet (sauf que c'est Barry Finnerty à la 6 cordes) avec l'intro à la Black Sabbath de l'extra ordinaire et langoureuse Back Seat Betty. La basse de Marcus Miller n'est pas mixée trop forte (parce que bon après dans ses albums solo, le gars il pousse souvent un peu trop le volume). On croise les claviers de Randy Hall et John Irving III (mini moog, Yamaha CP30 et piano). Tout ça se marie très bien dans une ambiance électrique. Y a quand même un problème avec les vocaux du morceau The Man with the Horn qui sonnent carrément guimauve et plombent comme une cuillière à soupe de sucre glace dans un plat de tripes à la mode de Caen. Heureusement les dix minutes d'Ursula et sa rythmique décalée swing font vite oublier cet écueil. Il y a aussi quelque chose de funk et de rock dans The Man with the Horn, mais il y a surtout du Miles Davis, une musique classieuse qui se remet en question, change, tout en restant immédiatement reconnaissable.

Miles Davis, Fat Time