Considération N°10 en direct des vacances


Hier j'écoutais Martial Solal sur France Inter dans l'émission Escale Estivale D'Emmanuel Kherad et Martial Solal disait des choses. A un moment il a dit qu'un album de jazz qui se vendait à plus de 10 000 exemplaires était suspect, parce qu'une vraie musique personnelle ne pouvait pas plaire à tout le monde, que pour plaire au plus grand nombre on était obligé de faire des compromis. Il avait déjà dit des choses comme : les seules musiques qui vaillent la peine d'exister sont la musique classique et le jazz. Aujourd'hui il prend le soin de rajouter que ce sont les seules musiques qui méritent d'exister pour lui, à ses oreilles. Du haut de son 51 ème album il dit qu'il faut des gens comme lui avec ce genre de discours pour préserver la musique parce qu'il y a peu de gens qui écoutent la musique vraiment. M'est avis que c'est surtout que les gens écoutent la musique de manières différentes, dans des conditionns différentes et pour des raisons différentes et qu'un jour il va bien falloir finir par écrire ce que Bourdieu se refusait à écrire : une sociologie de la musique. Et puis voilà que Keziah Jones vient sur le plateau interpréter son dernier tube, seul, à la voix et à la guitare et le présentateur de demander à Martial Solal ce qu'il pense de la toune qu'il vient d'entendre et Martial de répondre que c'est du bon et que Keziah Jones a tout son respect parce qu'il concote des mélodies avec des écarts de notes surprenants qui le tiennent à l'ombre des fadaises habituelles. Peut être que Martial Solal devrait se pencher sur d'autres musiques que le jazz et le classique, il trouverait un paquet de gonzes et de gonzesses à l'ombre qui font une musique loin du fade et du stéréotypé. Tout ça me fait penser aux râleurs qui pleurent qu'ils sont entourés de merdes et qui ne prennent pas la peine de se saisir d'une pelle et d'une pioche pour aller chercher les pépites qui se trouvent de par le monde. Ceci dit je retourne à mes vacances la reprise c'est pour le 2 Septembre les aminches. En attendant voici un peu de bonne compagnie...


Reverend Gary Davis, If I had my way