Hector Berlioz, Nuits d’été, op. 7



Hector Berlioz, Nuits d’été, op. 7, Harmonia Mundi, HMC 901522, 1995


En allant à la plage, hier, j’ai croisé Céline Dion et Lara Fabian avec leurs pelles et leurs seaux. Poli que je suis, je leur souhaite de bons pâtés. Elles se retournent rimmel dégoulinant sur les joues, hoquets inhabituels dans la voix… trémolos dans l’expression.
-On va pas faire des pâtés, La loche, on va s’enterrer !
-Oh ! Qu’est ce qui vous arrive les filles ?
-Hector Berlioz, Nuits d’été, op.7 avec Brigitte Balleys (mezzo-soprano) et Mireille Delunsch (soprano).
Je laisse tomber mon idée de bronzette et je cours chez mon dealer !
Transaction.
J’ai la chose entre les mains. Je la pose sur ma Cambridge audio que je ne présente plus.
Paradis.
Les deux chanteuses ont des voix de cristal et de ces intonations qui envoient direct dans les hautes sphères ! Sur un nuage La loche. L’orchestre qui les accompagne (Orchestre des champs Elysées) est dirigé par Philippe Herreweghe. Que demande le mélomane ? J’en oublie ma Maria Cristina Kiehr et mon Agnès Mellon. Les poèmes chantés sont de Théophile Gautier, ce qui on en conviendra ne gâche rien à l’affaire.
Le spectre de la rose enterre à lui tout seul les mièvreries pseudo romantiques que dégueulent les radios fm sur dix ans. Sur les lagunes a la puissance d’un film romantique regardé par deux amoureux transis, seuls, dans une vieille salle de cinéma.
Et ce refrain scandé à pleins poumons, porté par les cordes et les cuivres, Que mon sort est amer ! Ah ! sans amour s’en aller sur la mer... a la puissance d'une reprise de jimmy Page après un break de John Bonham. Les autres titres sont à la hauteur : Absence, plus personne, Au cimetière, on y est avec les tombes, les rangés d’if…
C’est de la grande débauche romantique. Allergiques s’abstenir, mais pour ceux qui ont la chance d’être touchés par le lyrisme de la chose, faut courir chez votre dealer et prêter le flan. Vous finirez le ventre noué, des larmes plein les yeux.